Alimentation et rosacée

Rosacée, acné rosacée

L’acné rosacée est une maladie chronique inflammatoire de la peau dont les symptômes les plus fréquents sont une rougeur au niveau des joues, du nez et du menton, la présence de petits vaisseaux sanguins rouges à violacés très dilatés et parfois des papules et pustules. Elle entraîne, plus rarement, un épaississement et une enflure de la peau, particulièrement au niveau du nez.

Les causes sont encore mal connues mais pourraient être attribuées à un dérèglement du système immunitaire concernant la peau ou à une « hyperréactivité » des vaisseaux sanguins du visage, qui se dilatent de façon excessive. Une autre cause serait des microorganismes tels que des bactéries ou des acariens de type Demodex folliculorum ou encore une réaction anormale de la peau au soleil. 

En revanche on sait davantage sur les facteurs qui impactent la rosacée. L’exposition au soleil, le sport, le stress, les émotions, les changements de température et la nourriture exacerbent la pathologie.

Lien entre alimentation et rosacée

Certains aliments agissent comme des déclencheurs et aggravent les symptômes de la rosacée. Ces sont des aliments ou boissons qui entraînent une dilatation des vaisseaux sanguins. . Bien que ces aliments puissent augmenter les rougeurs au visage, ils ne causent pas la rosacée.

La réaction de la peau après la consommation d’aliments riches en histamines mérite également d’être examinée de près. Cette substance secrétée par le corps en réponse à certains allergènes est également contenue dans certains aliments. Or elle a tendance à provoquer une réaction inflammatoire et pourrait ainsi déclencher la rosacée.

L’alimentation peut également avoir un impact sur la rosacée via la connexion intestin-peau. Dans une étude de cohorte, la prévalence de la maladie cœliaque, de la maladie de Crohn, de la colite ulcéreuse, de l'infection par Helicobacter pylori, de la prolifération de bactéries de l'intestin grêle (SIBO) et du syndrome du côlon irritable était plus élevée chez les patients atteints de rosacée que chez les sujets témoins. On pense que la composition de la flore intestinale d’un individu les expose à un risque plus élevé de développement de la rosacée. Cela montre l’impact d’un microbiote intestinal sain sur l’incidence et la gravité de la rosacée.

Comment les aliments influencent la rosacée

Les déclencheurs alimentaires les plus fréquemment cités selon un sondage effectué par la National Rosacea Society sont l’alcool, les aliments épicés, les boissons chaudes, les viandes marinées et certains fruits et légumes. Les aliments et boissons qui entrainent une dilatation des vaisseaux sanguins se divisent en quatre catégories. On trouve les boissons chaudes, l’alcool, les aliments contenant de la capsaïcine et ceux contenant de la cinnamaldéhyde. Ces déclencheurs alimentaires agiraient sur certains canaux (TRP receptors) pour stimuler une augmentation du flux sanguin cutané via une vasodilatation.

Dans l’hypothèse que la rosacée est le résultat d’un microbiote intestinal déséquilibré, une alimentation riche en fibres, en pré et probiotiques peut aider à promouvoir de bonnes bactéries et à améliorer le microbiote intestinal. La rosacée est également une maladie inflammatoire d’où l’intérêt de mettre en place une alimentation anti-inflammatoire.

Chez les personnes intolérantes à l’histamine, une alimentation pauvre en histamine peut améliorer les symptômes. L'histamine se trouve en concentrations diverses tant dans les aliments d'origine animale que d'origine végétale.

Bien manger pour soigner la rosacée

Un premier lieu pour limiter la rosacée il est judicieux d’éliminer autant que possible les aliments déclenchant la rosacée : alcool, boissons chaudes, épices fortes et cannelle.
En plus en incorporant des aliments anti-inflammatoires et des aliments qui équilibrent la flore intestinale dans votre alimentation vous donnez à votre corps les meilleurs outils pour combattre l’inflammation et rétablir l’équilibre de votre système immunitaire inné. Cela consiste à consommer plus des fruits et légumes, des céréales complètes, des fruits à coque et des graisses de qualité.
En dernier lieu si vos tests d’éviction montrent que vous êtes intolérants à l’histamine, il faudra associer une alimentation à faible teneur en histamine.

Une prise en charge par une diététicienne

Il est important de comprendre qu’il n’y a pas un super aliment, et certainement pas un supplément, qui déterminera la santé de votre peau à long terme. C’est pourquoi l’alimentation doit être vue dans son ensemble avec un professionnel de la nutrition. N’hésitez pas à demander l’avis d’une diététicienne.


Questions fréquentes sur le suivi diététique et la rosacée

Faut-il changer complètement son alimentation ?

Il s’agit surtout d’apporter des aliments bénéfiques pour la peau et de réduire ses propres déclencheurs. Chaque personne est différente. Les réactions varient largement d’un individu à l’autre : quand certaines personnes tolèreront parfaitement certains aliments, d’autres devront les éviter au maximum. Il peut donc être intéressant de procéder à un test, en supprimant et en réintroduisant progressivement certains aliments suspects.

  • Peau Nutrition
  • Silvia Gardiol Zosso
  • Bachelor HES-SO Nutrition et diététique, Genève
  • Diététicienne ASDD, nutritionniste
  • Rue du Rocher 52, 2000 Neuchâtel, Suisse

Diététicienne professionnelle de la santé