Dans de nombreuses situations liées aux problèmes cutanés, notre attention se porte généralement vers les facteurs externes, tels que le contact avec des tissus irritants, les réactions allergiques ou même les sensibilités alimentaires. Cependant, il est de plus en plus évident que les maladies de la peau sont étroitement liées à un processus inflammatoire chronique interne. La gestion de l'inflammation chronique est donc une stratégie potentielle pour traiter les maladies cutanées comme la rosacée, l’acné ou le psoriasis.
De quoi parle-t-on lorsque l’on fait référence à l’inflammation ?
L’inflammation est une réaction du système immunitaire. C’est un phénomène indispensable qui vous permet de vous défendre contre les agressions. Il faut distinguer l’inflammation aiguë et l’inflammation chronique.
L'inflammation aiguë (de courte durée) est un processus biologique déclenché par le système immunitaire en réponse à une infection, une blessure ou une maladie et disparaît généralement en quelques heures ou quelques semaines. Cette réponse immunitaire peut provoquer des signes révélateurs de l'inflammation aiguë, à savoir la rougeur, la douleur et le gonflement. L’inflammation est une réaction passagère. Pourtant, elle peut parfois s’installer durablement dans l’organisme. C’est l’inflammation chronique.
L’inflammation chronique (à long terme) fait référence à une forme d’inflammation de faible intensité, également connue sous le nom d’inflammation de bas grade ou de bas niveau, qui peut persister des mois voire des années. Malheureusement, l'inflammation chronique est souvent silencieuse. Le mode de vie actuel, caractérisé par le stress, la privation de sommeil, la sédentarité favorise l’inflammation chronique. Les choix alimentaires jouent également un rôle significatif dans cette dynamique inflammatoire. .
Comment la nourriture déclenche-t-elle l'inflammation?
Lorsque nous mangeons, nous n'absorbons pas seulement des nutriments - nous enclenchons également une réponse inflammatoire du système immunitaire. Cela signifie que le simple fait de manger provoque un certain degré d'inflammation. Cette inflammation après les repas – appelée « inflammation postprandiale » - est normale et transitoire.
En effet, pendant environ quatre heures après un repas, l’intestin devient perméable et laisse des microbes intestinaux s’échapper dans la circulation sanguine, ce qui provoque silencieusement une inflammation par le système immunitaire. Une alimentation riche en fibres et en phytonutriments scelle à nouveau la barrière intestinale, tandis que les périodes sans nourriture entre les repas la renforcent. Cependant, l’intestin perméable peut être intensifié par les repas riches en calories, les repas fréquents, l’excès de sucre et les aliments gras – en particulier les graisses saturées.
Ces épisodes récurrents et excessifs d’inflammation donnent lieu à schéma inflammatoire prolongé. Ceci déclenche une chaîne d’effets métaboliques défavorables qui peuvent être nuisible pour la santé sur le long terme.
Impact des graisses sur l’inflammation
Les graisses saturées
Une alimentation riche en graisses saturées a généralement des effets néfastes sur la santé, car ces graisses peuvent perturber les mécanismes de défenses immunitaires Elles agissent comme des signaux d’alarme, déclenchant une sorte de stress oxydatif. Ce processus envoie un signal au centre de régulation immunitaire pour induire une réponse inflammatoire inappropriée et potentiellement nocive.
Les graisses oméga 3
Les omégas 3 se distinguent des autres types de graisses en ce qui concerne l’immunité. Ces acides gras sont utilisés par notre système immunitaire pour fabriquer des médiateurs anti-inflammatoires spécifiques qui contribuent à atténuer les réactions inflammatoires et à réduire l’activation des gènes impliqués dans l’inflammation.
Les graisses oméga 6
Les matières premières de l’inflammation proviennent des acides gras oméga 6. L’acide gras oméga 6 le plus fréquent est l’acide linoléique (AL), qui se transforme en acide arachidonique (AA)- une molécule favorisant l’inflammation. Bien que les graisses saturées soient les plus pro-inflammatoires, les graisses polyinsaturés oméga 6 peut également engendrer une réaction inflammatoire. Adopter une alimentation riche en oméga-6 ne conduit pas en soi à l'inflammation. Cependant, une surconsommation de ces graisses en l'absence d'oméga-3 peut poser des problèmes.
Impact des sucres sur l’inflammation
La consommation excessive de glucides raffinés est liée à une réponse inflammatoire. La simple consommation quotidienne d’une cannette de boissons sucrées (10 morceaux de sucre ajouté) peut provoquer une hausse des marqueurs inflammatoires. Un taux de sucre élevé dans le sang (hyperglycémie) peut déclencher une inflammation chronique de plusieurs manières. Elle favorise un environnement favorable à l'inflammation en provoquant des dommages à vos cellules, en augmentant la production de substances pro-inflammatoires et en perturbant les mécanismes de régulation immunitaire.
Une nouvelle stratégie pour apaiser les problèmes cutanés
Bien que « l’inflammation postprandiale » soit individuelle et diffère d'une personne à l'autre, il existe des approches nutritionnelles pour modérer les réactions inflammatoires déclenchées par l’alimentation. De plus il est envisageable d’intégrer des aliments qui ont un effet positif sur la réduction de l’inflammation.
C’est pourquoi l’alimentation anti-inflammatoire se présente comme une stratégie pertinente pour apaiser vos problèmes dermatologiques comme la rosacée, l’acné ou le psoriasis.
